lundi 29 novembre 2010

Les aventures du lecteur en voyage

J'etais parti de Paris avec un seul bouquin, un peu leger vu les heures de transport prevues au programme, mais finalement c'est a peine si on trouvait du temps pour lire. Du coup le livre a tenu tenu jusqu'en Russie ! Apres ca, j'ai du me contenter du paysage (et de deux films de woody allen, vieille epoque, embarques dans mon ipod), jusqu'a ce qu'on trouve une librairie francaise a Oulanbator, la "Librairie Papillon". Avec ce joli nom et ce site web un tantinet cul-cul (on y apprend que la librairie "marche en gaieté" et "s'engage pour la liberte d'expression"),  on s'attend a etre accueilli bras ouvert par un bouquiniste chaleureux et devoue, vous racontant qu'il a realise un reve de gosse en venant vendre des bouquins en Mongolie.

En realite, la librairie Papillon n'est que la vitrine romantique d'une societe de securite employant 800 personnes. Le patron, a qui je comptais proposer une petite interview video, me confia qu'il vendait ses livres au kilo, et que si j'avais eu autant de mal a trouver mon bonheur, c'est que ca faisait bien longtemps qu'il avait abandonne l'idee de renouveler le stock de bouquins d'occaz. Il attendait juste que l'etagere se vide d'elle-meme, ce qui expliquait a peu pres tout : la surprenante pauvrete de choix, le rangement aleatoire, et la presence d'inombrables "Tome 2" sans leur "Tome1" associe (il n'etait pas au courant, et ca l'a bien fait marrer de l'apprendre). Ceci etant, le type etait vraiment sympa. Meme s'il refusera l'interview video, parce que bon, il avait "deja dit non a Envoye Special".

Le poche de la librairie Papillon a tenu jusqu'a Seoul, ou j'ai enchaine avec un bouquin de Bill Bryson achete a Pekin : "A Short story about nearly everything", en anglais. Mais malgre ce titre prometteur et des passages franchement marrants, j'avoue que j'ai un peu de mal a me mettre dedans.

Et c'est la que j'ai decouvert "l'affaire Houellebecq", cette histoire a propos de son dernier livre, pour lequel il a eu le goncourt, dont des passages entier sont pompes mots pour mots sur Wikipedia, et qui se retrouve maintenant en telechargement gratuit sur le web... Parfait, je prends ! J'ai jamais lu Houellebecq, s'il est aussi fort en litterature qu'au cinema, j'irai peut-etre pas au bout mais autant sauter sur l'occasion. Le voila donc embarque sur mon ipod pour quelques temps. Et tout ca pour 0 gramme supplementaire dans le sac, c'est ca la vraie bonne nouvelle.

Jeremie

samedi 27 novembre 2010

En poche

Pour peu qu'on combine un long voyage avec une tendance a ne jamais ranger son portefeuille, on se retrouve avec dans sa poche un echantillon improbable de choses diverses. Inventaire apres 2 mois et demi (je decouvre a mesure) :

- Une carte de visite photocopiee d'une agence de voyage d'Ulan-Ude (Russie)
- Le quart d'une carte du quartier d'Asakusabashi a Tokyo (au dos, un numero pour reserver un bus)
- Un pass rechargeable pour le metro de Tokyo
- Une carte de membre d'un Mangakissa de Tokyo a mon nom, enfin presque : LUCIAWI
- Une carte de visite d'une auberge d'Irkoutsk (Russie)
- Un ticket de metro de Moscou
- Une carte de visite d'une agence d'architecture et design d'Istanbul "Lab Istanbul"
- Une carte "Hello Venezia", pour payer moins cher les transports a Venise
- Un ticket pour la Gallerie dell'Academia de Venis
- 3 tickets de metro parisien (j'aurais du ranger au moins avant le depart)
- Carte d'assurance internationale, carte vitale, carte de mutuelle
- Un justificatif d'obtention du visa mongol
- Une facturette en japonais
- Notre carte visa (relativement utile)
- Une carte de visite d'un fabricant de masque francophone a Venise
- Un post-it ou sont notees quelques correspondances euros/won (monnaie coreenne)
- Ma carte visa personnelle
- Une carte 5 places MK2 valable 2 mois a partir du 22 juillet 2010 (collector)
- Un pass pour le Forum des Images a Paris
- Une photo d'Isaac, le barman de la Croisiere s'amuse (toujours aussi souriant)
 
Au milieu de tout ca, un peu d'argent : la encore mon organisation sans faille me permet d'avoir dans ma poche a peu pres la moitie des monnaies du monde :
- Quelques euros et dollars de secours (c'est grace a ca d'ailleurs qu'on a pu payer notre auberge sur l'ile d'Olkhon au Lac Baikal, ou on etait arrive les mains dans les poches sans penser qu'il n'y aurait pas de distributeur...)
- Des Tugrik mongols : on avait lu qu'on ne pouvait pas changer les Tugrik ailleurs qu'en Mongolie, on s'etait dit quelque chose comme "rooooo, quand meme, a Pekin ca doit marcher". Et bien non.
- Des Yuans chinois, puisqu'on va y repasser bientot (enfin, je dois avoir l'equivalent de 5 euros...)
- Des Yens japonais

Notons que toutes ces monnaies sont separees par de magnifiques mini-calendriers ultra kitschs achetes a Irkoutsk, ornes d'un tigre deguise en petite fille, en pere noel ou en homme d'affaire bling-bling selon les cas. Et s'il n'y a pas de wons coreens, c'est qu'on a reussi a les echanger et les ecouler avant d'arriver au Japon... on progresse !

Allez, je rangerai demain....

Jeremie

mardi 23 novembre 2010

Premiere etape japonaise : Hiroshima

En arrivant par bateau a Shimonoseki, dans le sud ouest du pays juste en face de Busan, on a eu l'impression de commencer ce Japanese Tour 2010 par la petite porte. Apres une semaine de transition en Coree du Sud, beaucoup plus proche du style japonais que du style chinois, on n'etait beaucoup moins Lost in Translation que prevu. Plutot dans notre element meme, pas du tout a l'ouest (normal pour le pays le plus a l'est de notre itineraire non ?). On a retrouve nos marques des le port, ou on a ete accueilli par un magasin 'Vie de France', apres avoir quitte les 'Paris-Baguette' coreens (et ce n'etait d'ailleurs qu'un avant gout, les japonais semblent etre encore plus fan de France que leurs voisins !).

Sur la route de Tokyo, c'est a Hiroshima qu'on a fait etape pour ces premiers jours, 'pour voir'. J'avoue que je n'avais jamais vraiment reflechi a ce a quoi pouvait ressembler cette ville de nos jours, apres ce qu'on sait (d'ailleurs on ne sait que ca, comme si l'histoire d'Hiroshima avait dure un seul jour).




Apres une soiree 'normale' dans le centre ville, super anime, clinquant a souhait, ou se succedent les batiments abritant des bars, restos et salles de jeux sur plusieurs etages, on en aurait presque oublie ou on etait... Quand le lendemain on s'approche du 'A-dome', sorte de fantome emergeant au milieu des batiments modernes, on se rappelle, et avouons-le on a du mal a faire le lien. C'est ici que ca s'est passe, vraiment ? Il faut plusieurs minutes de contemplation de ces ruines, vestige d'un batiment gouvernemental conservees en l'etat depuis le 8 aout 1945, pour se persuader que oui.

A-dome

Le meme batiment en aout 45

La petite ile au centre de la ville est entierement dediee a la memoire de l'evenement, avec un 'Parc de la paix', un excellent musee, une horloge qui sonne tous les jours a 8h15 (heure de l'impact) et de nombreuses autres installations commemoratives : une cloche pour sonner en faveur de la paix, un monument a la memoire des enfants victimes de la bombe et une flamme qui ne sera eteinte 'que lorsque'il n'y aura plus d'armes nucleaires dans le monde'...

Au passage, l'ironie de l'histoire veut que juste a cote de ce grand parc se trouve le stade de Baseball d'Hiroshima, peut-etre le sport le plus populaire au Japon. Des deux cotes de la route donc, les deux impacts laisses par les americains... Niveau discression il y a mieux.

Une guide volontaire nous a ensuite donne quelques infos sur la bombe, avant qu'un type nous montre sa carte de 'survivant de classe B' : il etait dans le ventre de sa mere quand, quelques jours apres le drame celle-ci s'est rendue sur les lieux, s'exposant aux radiations. Il a tenu a preciser, des la premiere phrase, que c'etait le gouvernement japonais qui lui avait donne cette carte, lui permettant d'avoir des soins gratuits, et que les americains, eux, n'avaient rien fait.

Gingko biloba dans le parc de la paix

A part ca 65 ans apres dans la ville, c'est la teuf, surtout le week end ou on etait la : les gens fetaient l'arrivee de l'hiver en achetant des genres de balais en bambous et en jetant des pieces dans des grosses jarres. Bien plus leger !

Photos de mode a Busan

Notre dernier jour en Coree on l'a passe a Busan. Le matin on est alle a la plage, super jolie d'ailleurs, ca doit etre super sympa l'ete, enfin il parait que c'est bonde...

Jerem pris en photo avec une superbe veste pour un designer de fringues, n'imp


Et puis le soir on apris notre bateau pour le Japon, Busan Shimonoseki (le meme que toi Manu-Jon!!!). C'etait blinde de Coreens dedans et ca matait les Asian Games dans les salons. On a mate du football feminin et ca mettait pas mal d'ambiance dans le bateau surtout dans les tirs au but et puis la Coree du Sud a gagne alors ils etaient contents :) On a bien dormi, par terre, dans notre cabine tatami ou on etait finalement tout seul (du coup on a entasse tous les tatamis et c'etait super confortable hihi)

Notre chambre-tatami
Le lendemain on arrive a Shimonoseki reveille parl le haut-parleur a fond les manettes ca nous pete les oreilles. Nous voila au Japon, on passe la douane, le monsieur veut fouiller notre sac, c'est la premiere fois depuis qu'on est partis ! On a bien fait de bouffer le saucisson en Coree !!!!

Julie

Note : on ecrit ce post en direct d'un Mangakissa a Tokyo, une sorte de cybercafe super ameliore : mangas et magazines a disposition, boissons et sundae a volonte, acces aux PC dans des petits box ultra confortables, avec canape et telephone pour commander a manger. C'est ouvert 24h sur 24, pas sur qu'on ressorte un jour !  

mercredi 17 novembre 2010

Jimjilbang !

En Coree-du-Sud on a goute au Jimjilbang, le sauna a la coreenne. Ca commence par une salle d'eau ideale pour se relaxer, avec douches, jacuzzis, bains d'eau froide, bains d'eau chaude, saunas a differentes temperature et compagnie, femmes et hommes separees. La particularite du truc, c'est apres : une fois que la peau des doigts est bien molle et frippee, on enfile une tenue standard fournie par l'etablissement (une sorte de pyjama, short et t-shirt) et on se rejoint dans un espace mixte rempli de coreens literralement vautres par terre. Du genre :

Pour sa defense, il etait en pyjama

Enfin ca c'est un cas extreme, en general la salle ressemble plus a ca :

- La salle pour se vautrer s'il vous plait - Oui, c'est par la

On peut y regarder la television (l'occasion de se passionner pour l'epreuve de tir ou d'halterophilie des Jeux asiatiques, suivis assidument ici), attraper un bouquin, manger un bout sur des petites tables a ras du sol, ou se prelasser dans des salles speciales (salles pour dormir, salles chauffees a bloc, salle a forte densite d'oxygene...). Pas mal pour se relaxer apres une journee de marche ! (J'ecris ca pour faire un peu sportif)

Photo pour donner du cachet a la derniere phrase

Sur les hauteurs de Busan, Jimjilbang moins 3 heures

On ressort de la mou a souhait, pret a continuer de ne rien faire. On est tellement detendu que la legere gene ressentie au debut semble deja a des annees lumieres... Oui, parce que j'ai oublie un detail : dans les salles d'eau, tout le monde est integralement a poil. D'ou une certaine gene au debut, quand on se balade de bains en bains dans le plus simple appareil, le regard bien droit pour eviter les incidents diplomatiques. Mais ca passe vite, et puis c'est ca ou le pyjama.

Si ca vous tente (Yann, je rappelle que la partie a poil n'est pas mixte) et que vous ne passez pas dans le coin, j'ai cru comprendre qu'il y avait des saunas coreens ailleurs dans le monde. Peut-etre en France ?

Note : les 2 premieres photos ont ete trouvees sur Flickr ici et la, nous on etait bien trop occupe a ne rien faire pour en prendre.

Pendant ce temps dans les salles

Par curiosite j'ai jete un coup d'oeil aux films sortis cette semaine en France, et je ne peux m'empecher d'y voir des liens avec notre voyage. Je pense secretement que le type qui fait la programmation lit ce blog et a selectionne 2 films rien que pour nous. Si si :

D'abord Cheminots, un documentaire sur a privatisation des chemins de fer en France : surement un clin d'oeil au 7 jours qu'on a approximativement passe dans des trains depuis le debut du periple. A moins que ce ne soit un hommage aux cheminots qui peuplent les deux branches de mon arbre genealogique, a commencer par mon grand-pere... Deux bonnes raisons d'aller voir ce film, quelqu'un peut y aller pour moi ?


Ensuite L'envol, l’histoire de Bazarbai, un jeune garcon vivant dans les steppes mongoles en compagnie d'un aigle : evidente et amicale reference a notre passage la-bas, merci le programmateur, sympa le coup du film mongol.
Du coup j'ai cherche d'autres films se passant en Mongolie, et je suis tombe sur la bande-annonce du Chien jaune de Mongolie, qui me semble retranscrire parfaitement, en quelques images et quelques sons, l'ambiance de la vie en yourte. Si vous avez envie de partir la-bas, plus fort que last-minute.com, louez ce film en bas de chez vous !


Si vous avez vu certains de ces films, ca m'interesse de connaitre votre avis... (notamment pour savoir si on doit annuler le bateau de demain et attendre les sorties coreennes)

Jeremie

PS: J'aurais aussi pu parler du film Ce n'est qu'un debut dont le titre colle bien ! Par contre Deuxieme etage, gauche, gauche je vois pas, la il a fait n'importe quoi le type.

samedi 13 novembre 2010

Happy Pepero Day

En fait on aurait pu faire plus simple : au lieu d'arpenter betement l'Asie comme des nomades jamais satisfaits, on aurait pu passer 10 mois a Seoul, point barre. 3 jours passes ici me semblent assez pour me convaincre que ca aurait ete tout autant de la balle. Je sais pas, il y a un truc dans l'air qui me plait bien -et pas seulement les vapeurs de Soju.

Faut dire que le premier contact avec le pays a ete un repas d'ogre a la sortie du bateau,  dans un restaurant trouve au hasard (souvent les meilleurs) : barbecue de viande de porc en tranche fine a cuire soi-meme sur un grill installe au milieu de chaque table, accompagne de Kimchi (chou et piment fermente) et de sauce qui claque. Cheap et genialement bon : Coree-du-Sud tu me plais deja !

Apres ca on a decouvert a Seoul des petites rues remplies de petits cafes super chaleureux, plus cosy que le plus cosy des Starbucks, le genre d'endroit ou tu prends un expresso juste pour avoir le droit d'y rester toute la journee. Comble de l'elegance, beaucoup ont des noms francais, enfin a peu pres francais, du genre le cafe de chez "M'amie", ou les "envies de chocolate". (Au passage, on trouve aussi a tous les coins de rue des "Paris baguette" ou "Paris croissant", des chaines qui semblent avoir flaire le bon coup marketing).


Un cafe a Seoul

(Bon tout n'est pas aussi raffine a Seoul, et dans certaines rues bariolees de panneaux lumineux on frise le mauvais gout, surtout le soir quand c'est surpeuple, mais ca reste quand meme marrant, tant qu'on arrive a s'echapper)




A part ca, en vrac, on profite de l'automne, qui rendent les erables rouges flamboyant, a cote d'autres arbres encore verts ou tout juste dores, on se balade dans le quartier des maisons traditionnelles, qui font penser un peu a Litjang en Chine, en beaucoup moins artificiel... On essaye de trouver des plats coreens au milieu de tous ces restos japonais...
Et puis on mange des "Pepero", des sortes de mikado, parce qu'on nous a dit que le 11 novembre c'etait "Pepero Day" partout en Coree-du-Sud et que bon, on est pas du genre contrariant. Et effectivement, il y a plein de references a cette journee dans la ville, on peut meme acheter des pepero en peluche, juste parce que le 11 novembre s'ecrit 11/11 comme 4 pepero alignes. Un petit apercu de ce qui se passerait tous les ans en France si l'armistice avait ete signe avec des mikados.

Yo

Soupe vegetarienne, cuite sur la table

Stand a beignets et autres trucs delicieusement gras



Maisons traditionnelles coreennes (Hanok)








Plus tard on passera une soiree inattendue dans un bar de Seoul -dans une ambiance cosy, normal. A la table d'a cote, Sato Yukie, un chanteur japonais tres=connu-en-Asie-et-qu'on-ne-connaissait-pas, qui a fait le show avec sa gratte et son (leger) grain de folie. Avec lui un acteur coreen fou et une danseuse francaise hippie accompagnee de sa mere. Et bien sachez le, ces gens la sont aussi capables de lancer une chenille... Pour vous donner un apercu du personnage Sato Yukie, le voici en mode gentil :



Le voici maintenant en mode improvisation avec une cuillere (son instrument favori apparament, avec lequel on l'a vu marteler sa guitare avant qu'il ne joue avec la bouche...)



Ce type est probablement fou !

Ambiances chinoises


Preparation de beignets vapeur, particulierement apprecies le matin, dans un minuscule restaurant de Pekin (2 tables !)



Le matin, on ne fait pas que du Tai Chi a Pekin. Ambiance garantie tous les matins dans les parcs de la ville, ici au Jingshan Park juste au dessus de la cite interdite.




Les hutongs de Pekin recellent parfois des surprises. Comme ici cette salle de jeu aux tables tout droit sorties d'un James Bond, ou on ne joue visiblement pas pour rire.

jeudi 11 novembre 2010

Photos de Mongolie



Arrives aujourd'hui a Seoul, on en profite pour mettre enfin en ligne quelques photos de Mongolie ! Tout en sirotant un peit Jacob's Creek deniche par Julie a Oulanbator pour mon anniversaire, parce que bon, quand meme, faut pas se laisser aller.
(Certaines photos ont des legendes, cliquez sur le bouton en bas a gauche pour les afficher. Vous pouvez aussi les voir en plus grand en cliquant dessus)

Note: vous noterez l'absence de jeu de mots pourri dansle titre de ce post, je m'ameliore...

mardi 9 novembre 2010

Pekin express

Un message vite fait en direct de Pekin ou l'acces a notre blog est bloque, tout comme Picasa ou on comptait uploader quelques photos de Mongolie. Bref le web chinois c'est super fun ! En attendant de reessayer en Coree-du-Sud dans quelques jours, on tente une publication par envoi de mail sans savoir si ca marche et sans pouvoir voir le resultat... On pourrait appeler ca du 'blind-blogging', je suis sur que ca pourrait devenir hype... Ci-joint une photo de mongolie en teaser, prise dans le Gobi !

mercredi 3 novembre 2010

Seance de steppes

Le train direct Irkoutsk - Ulanbator, c'etait trop simple (et accessoirement il n'y avait plus de place) du coup on a choisit le plan B : prendre le bus reliant Ulan-Ude, a l'est du Lac Baikal, a Ulanbator. On se debrouille pour reserver 2 places dans le bus depuis Irkoutsk et on prend un train Irkoutsk-Ulan-Ude, facile. Le guide aupres de qui on doit recuperer les tickets de bus nous accueille a la gare : "on a fait une erreur avec vos reservations, mais ne vous inquietez pas il y aura peut-etre encore de la place". Une heure d'attente devant le bus dans le froid glacial d'un petit matin de Bouriatie plus tard, le bus s'en va, bien rempli, et sans nous a l'interieur. Sympa ce plan B... Heureusement le guide s'avere super gentil et passera la matinee a nous organiser le plan C, et on monte finalement dans un autre bus partant exceptionnellement pour Oulan-Bator le jour meme. Grosse ambiance dans le bus, il s'agit en fait d'un bus afrete par une entreprise russe pour un week-end detente entre collegues en Mongolie. Les gens chantent, la vodka coule a flot, on trinquent avec eux a la mode Bouriate, c'est a dire en trempant d'abord un doigt dans le verre pour disperser quelques gouttes pour le sol, pour le ciel, et pour soi-meme, rite qu'on retrouve en Mongolie (en fait les bouriates, en Russie donc, se sentent tres proches des mongoles, et ont subit une repression severe de la part des communistes les forcant a s'integrer a la Russie, du genre interdiction de parler le bouriate, etc). Malgre ca les bouriates sont pas les derniers des fetards, et lorsqu'a minuit pile dans le bus, ils decouvrent que c'est l'anniversaire de Julie, c'est la folie... Petit moment d'euphorie en compagnie de ces russes completement bourres (d'ou le nom : "Bouriates" ?). On finit par arriver a Oulan-Bator a 3h du mat. Marrant ce plan C !


A Oulan-Bator, on passe quelques jours comme a la maison, dans une auberge de jeunesse familiale super cool. La famille rajoutera meme "Julie" sur le gateau d'anniversaire de la grand-mere, avant d'emmener tout le monde en boite (On mettra plusieurs jours a s'en remettre). Mais on chome pas pour autant, vu qu'il faut organiser ce pour quoi tout le monde vient ici : un ptit tour dans les steppes. On part finalement pour 15 jours en van, avec 6 autres touristes rencontres au lac Baikal et dans le train pour Ulan-Ude, tous en plein dans des voyages a long terme : 2 americains, 2 neerlandais, 2 anglais : on dirait une blague carambar, c'etait notre equipe. Objectif le desert de Gobi, puis la Mongolie centrale. De quoi contraster avec le bordel ambiant d'Oulan Bator, son architecture tout simplement aleatoire et ses voitures qui ne font grand cas des pietons. Mais on nous en avait dit tellement de mal de cette ville, qu'on trouve ca plutot cool finalement ! Au passage, un peu de culture : Oulan-Bator en VO, c'est "Ulaan-Baatar", et c'est pas du tout une insulte, ca veut dire "heros rouge" (ville rebaptisee par les communistes). A la pause cafe vous pourrez aussi ajouter que la capitale a change plein de fois, installee meme a Beijing a une epoque ! Faut dire qu'avant de devenir un pays coinces entres les 2 monstres russes et chinois, les Mongols avait un peu conquis le monde. Chenggis Kahn en tete, qu'on retrouve partout, des billets de banque aux collines environnantes ou un giganteque protrait a etait dessine sur le sol, visible depuis les abords de la ville.


"Le vertige horizontal". J'ai vu un bouquin sur la Mongolie qui s'appelait comme ca, et c'est exactement ca. Apres quelques minutes a peine dans le van, on se retrouve dans un paysage immense et vierge. Rien a perte de vue, pas de poteaux electriques, pas de routes, a peine des pistes. Des plaines, des collines, l'horizon. Il y a tellement peu de traces d'intervention humaine qu'il y a des chances que ce qu'on voit aujourd'hui soit a peu pres le meme pays que celui qu'a vu Chenggis Kahn il y a 800 ans ! Grace aux Deutchs qui avaient ramene un ballon, on a pu se faire quelques pauses foot dans ce terrain de jeux sans limite... Autant dire qu'on avait du mal a detecter les hors-jeux.
Et puis, c'est vide mais vivant a la fois. Parce qu'au milieu de ces espaces infinis se baladent des tonnes d'animaux : des troupeaux de chevaux, de chevres, de yaks, de chameaux, cheptel obligatoire de tout habitant des steppes, mais aussi oiseaux de proie et meme gazelles, dont on a apercu un troupeau de plusieurs centaines, galopant dans les steppes !!  
Et au milieu des plaines, des petits points blancs : les yourtes, jamais tres loin de quelques troupeaux. Les mongols changent d'endroit 2 ou 3 fois par an, en gros une fois pour hiver, une fois pour l'ete, et contrairement a ce qu'on disait d'Attila, derriere eux l'herbe repousse, c'est sur ! C'est comme s'il n'y avait jamais eu d'humain a cet endroit la ! D'ailleurs, il n'y a pas de notion de propriete dans les campagnes mongoles. En gros on "sait" que telle famille utilise tel endroit, et pi c'est tout. Facile.   
Ces paysages donnent une vraie sensation de liberte : l'impression de pouvoir aller partout, en passant du desert a la montagne, de l'herbe doree aux sols volcaniques, tout ca sous un ciel toujours bleu. Tout ca changeant enormement entre l'hiver et l'ete : la Mongolie qu'on a vu avait des teintes un peu islandaises, mais elle existe aussi en vert petant pendant l'ete, ou en blanc pendant l'hiver... Faudra penser a revenir...
 
La ger, ca dechire. En quinze jours, on a eu le temps de s'habituer aux petits rituels qui rythment la vie en ger (en VF : yourte). Boire du thé au lait salé maison, a base de lait de chameau ou de lait de yak selon les regions (les plus téméraires y ajoutent de gros morceaux de beurre) ; Profiter de la chaleur du poêle central, alimenté la plupart du temps par la bouse des animaux. A plein régime, il fait presque trop chaud a l'intérieur... Le truc, c'est que le feu s'eteint pendant la nuit et au petit matin tu comprends pourquoi on t'as donne un deuxième sac de couchage a mettre par dessus le tien ; Apprecier l'ambiance tranquille, sereine, qui ferait presque oublier les conditions de vie extrêmes qui règnent a l'extérieur ; Attendre avec une legere apprehension qu'on te propose quelque chose, la culture mongole rendant difficile tout refus (c'est comme ca qu'on s'est retrouve avec de l'encens dans le nez apres une tournee de tabac a priser) ; Et surtout observer autour de soi : les photos de familles, la tele en noir et blanc branche directement sur une batterie, la classe du chef de famille avec ses bottes en cuir decorees, son chapeau et sa tunique aux manches demesurees pour proteger les mains du froid,  la lampe alimentee par un panneau solaire, les decorations tout en couleurs jolies ou kitsch selon les gouts...

Vous reprendrez bien un peu d'intestin ? Il faut avouer, on avait pas une idee tres reluisante de la gastronomie mongole avant d'arriver, et mise a part une legere overdose de mouton, on a plutot etait agreablement surpris. Au menu des specialites mongoles qu'on a pu tester :
- Les Booz (raviolis vapeur), plutot bons a condition de mettre de la viande dedans et non pas un amalgame aleatoire de tout ce que tu peux trouver dans un mouton (on a eu le droit aux 2 versions)
- La meme  chose en version beignets frits
- Des viandes diverses et variees : mouton donc, mais aussi chevre, cheval et chameau (mais on n'etait pas toujours au courant)
- Des soupes a base de patate, legumes et viande, avec plein de farine dans l'eau
- Au petit dej, du riz melange a du lait de chameau, simple et funky
- Un barbecue special mongol : on met la viande de mouton dans une grande marmitte, on ajoute des pierres chauffees a bloc et on met tout ca sur le poele central, a l'etouffee. Est-ce que la yourte sent le mouton apres ? Oui ! Mais c'est vraiment super bon, surtout mange avec les mains jusqu'a s'en mettre plein le visage... On a mange pour l'occaz ce qu'on considerait comme une portion d'ogre, en rognant les os tant qu'on pouvait, et a la fin la guide nous a dit un truc du style : "vous finissez pas ?"... Faut dire que les mongols ne gachent vraiment rien dans la viande, des abats au gras, en passant par les os ronge jusqu'a ce qu'ils soient tout blanc... Quand on pense a toute la viande qu'on mange en occident, ca fait reflechir...
- Une lichette d'Airag (lait fermente)
- Le meilleur pour la fin : l'interieur de chevre ! A defaut de marmotte fourree, on a eu le droit d'assister a l'abattage d'une chevre dans un coin recule de mongolie centrale, suivi de son decoupage dans les regles de l'art, en 25 minutes chrono. En gros, ils stockent toute la viande pour les jours a venir (comprendre : la laisser pendre dans la yourte), et cuisinent tout le reste le soir meme, pour une degustation "fraiche". Tout en vrac dans une grande bassine, la distribution commence : boudin, coeur, poumons, foie... Pas si mauvais tout ca, sauf peut-etre le poumon, spongieux a souhait, et le sang qui avait un gout encore un peu "sauvage", surtout si tu regardais trop la bassine avant. Mais tout ca se passe, comme souvent, dans une ambiance vraiment chaleureuse. On sera neanmoins un peu moins enthousiaste quelques jours plus tard, lors d'une tournee impromptue de foie juste apres le petit dej... 

Mais les animaux, on fait pas que les manger. Un peu de chameau pour se chauffer, pour aller voir les dunes de sables du Gobi, et quelques jours plus tard, apres une rando finalement assez tranquille pour arriver dans la region des "8 lacs" dans le centre du pays, on est enfin monte sur des chevaux mongols... Pas les plus impressionnants du monde vu leur taille, mais cette journee restera un des moments forts du trip en Asie, ca c'est sur, en particulier les quelques secondes de galop au milieu des steppes ! Quelques secondes seulement parce que les mongols essayent d'eviter le galop en cette saison : ils ne veulent pas que leurs chevaux fassent fondre le gras dont ils auront besoin cet hiver pour survivre. Il faut dire que l'hiver dernier a ete particulierement violent, et que des milliers de betes (des millions ?) seraient mortes de froid. Peut-etre est-ce la raison pour laquelle on a trouve enormement d'os d'animaux dans les plaines... Qui a dit que l'ambiance etait sereine en Mongolie ?

La ger, des etoiles. Dans les campagnes mongols, inutile de dire qu'il n'y a pas beaucoup de lumiere parasite pour regarder les etoiles... On a en plus eu la chance d'avoir plusieurs soirees sans lune, ce qui a rendu le ciel tout simplement hallucinant ! On avait presque du mal a distinguer la grande ourse tellement il y avait d'etoiles autour, habituellement ivisibles. Ouvrir la petite porte de la ger, lever le nez et tomber sur ca, ca fait deja un petit effet, mais il faut avouer qu'il y avait un meilleur spot : les toilettes. Les toilettes, pendant ces 15 jours, se sont resume a un trou dans le sol entour de 4 palissades, un peu a l'ecart de la ger. Il arrive que certaines boites n'aient pas de porte, dans ce cas la vous faites face a la steppe, aux chevres et aux chevaux, et c'est deja classe. Mais il est arrive aussi qu'il n'y ait pas de toit, et la, c'est comme si vous faisiez votre affaire en plein milieu d'un planetarium ! Si on ajoute a ca le plaisir enfantin de pisser dans des paysages toujours plus immenses (attention quand meme aux yaks qui n'attendent pas que tu finisses pour venir boire a ton robinet), et les economies d'eau de ce genre de pratiques, on est presque decu de revenir a la civilisation ! (bon c'est vrai, on a pas teste par -40 degres...). Pour conclure cette petite aparte sur l'hygiene, notons aussi qu'on a pas pu se doucher, a part deux excursions dans des douches publiques au passage de petites villes... La encore, sans prendre le parti extreme de dire que les douches ne servent a rien, ca fait reflechir : quel contraste incroyable entre la campagne mongole, ou les habitants vont chercher leur eau dans les rivieres et en faisant fondre la glace, et chez nous, ou la douche quotidienne est plutot bien vue ! Ne serait-ce que pour des questions d'economie d'eau, peut-etre qu'il existe un juste milieu ?

En tout cas, une chose est sure : le mongol c'est un langage bien trop complique pour nous. Ca doit faire 3 semaines qu'on est dans le pays et on sait dire 3 mots. On a rarement vu langage aussi incomprehensible, plein de sons et de syllabes venus de l'espace ! Mais c'est pas grave, on sait dire "bonjour", ce sera un bon debut
pour la prochaine fois. En attendant, on se barre en chine demain, en transit vers la Corée du sud et le Japon. Pour la petit histoire, on est arrive ici le jour de l'anniversaire de Julie et on repart le jour du mien, c'est y pas mignon ça ?

[Note : quelques photos ici]

mardi 2 novembre 2010

Revue de presse

Vous vous souvenez peut-etre de la video du metro a Moscou (dans cet article : http://jerejulie.blogspot.com/2010/10/moscou-en-russe.html). Si ca vous dit vous pouvez maintenant la voir sur Le Monde.fr, dans la section voyage animee par l'equipe du Magazine Ulysse. Ils viennent de publier 2 de nos videos !
Comme on dit : "C'est bon ca !"