mercredi 29 septembre 2010

Do you speak Russian ?

En direct de Crimee, un message old school sans photo, du aux limites de l'ordi de notre backpack (pas d'usb2). Remarquez, le mode minitel pour parler de la Crimee, c'est plutot coherent. Ici les bus semblent tout droit sortis des annees 60, les vieilles Lada pullulent, les gens mangent des gros cornichons: cette etape a un petit gout de "Good Bye Lenine" assez insolite pour nous qui ne connaissons pas grand chose de l'Europe de l'est.

Pour en arriver la, on a donc pris le bateau a Istanbul et traverse la mer noire, une etape deja epique. En fait, trouver de billets a Istanbul a deja ete une etape en soit. Etape marrante a condition de pas etre trop presse... Ca tombe bien, du temps on en a, et meme si on ne peut echapper aux contraintes (nos visas russes et mongoles ont des dates fixes), on n'est pas a deux jours pres. L'occasion d'apprecier les avantages de voyager en mode "road-movie".

En arrivant a Istanbul, les echanges de mail avec la seule compagnie sensee gerer les aller-retours en Crimee, debusquee par Julie-les-bons-tuyaux avant de partir, servent pas a grand-chose : on arrive a peine a recuperer des informations, et surement pas a reserver des billets. On sait juste que le bateau part chaque jeudi soir. On passe donc par un des types de notre backpack pour appeler directement l'agence en turc, resultat : "ils savent pas quand partira le bateau, jeudi, vendredi, ca depend de quand il arrivera... Il faut rappeler plus tard". Bien bien bien.... On rappelle le lendemain, cette fois c'est sur le bateau part jeudi, il faut aller prendre les billets directement a l'agence. Cool.

L'agence se trouve dans le quartier de Karakoy, dans une toute petite rue pietonne dont on comprend qu'elle signifie quelque chose comme "la rue francaise" (rue "Franciz". a moins que ce soit une en hommage aux gens qui s'appellent Francis). On a pris ca comme un signe positif et on se pointe devant l'entree, constituee de deux portes d'ascenseur et d'un turc plante devant qui, sans rien nous demander, nous fait tout de suite comprendre que ca se passe au quatrieme. Comme un cheat-code humain pour nous faire passer au niveau superieur, trop facile. Au quatrieme, apres passage dans un couloir sombre style HLM , on voit la plaque de l'agence a cote d'une porte, on dirait vraiment qu'on se pointe "chez des gens".



Dans l'agence, accueil plutot froid quand on explique en anglais qu'on veut acheter des billets. Long soupir de la fille apres qu'on ait repondu non a la question "Do you speak russian ?" (je rappelle qu'on est encore a Istanbul). Apres coup, on se sent un peu comme si on etait venu commander des frites au siege de McDonald. Mais sur le moment on lache rien. On demande confirmation que le bateau part bien jeudi. La fille : "Oui, il part jeudi. Ou vendredi." Bien bien bien...

Apres 20 minutes de discussion, un appel a la capitaine russe du bateau, des tentatives de nous vendre des billets pour un autre bateau pour Yalta bien plus tard, elle nous dit de revenir demain. Euh... la on se dit que c'est mal barre, et on se resigne presque a prendre les billets pour Yalta. Et puis, Julie fait comprendre a la fille qu'on avait deja echange des mails avec elle, ce qui relance les negociations. Elle comprend enfin qu'on est ok pour voyager dans des cabines separes, et on arrive a avoir nos billets, yes !! C'est ti-par pour la mer noire.



(Je passe sur les 8 kilometres a pied qu'on a fait pour reperer l'embarcadaire, qui etait en fait plus ou moins en face de l'agence. Chez Franciz sinon on a aussi rencontre des designers stambouliotes qui nous ont gentiment consacres un peu de temps pour une tentative d'interview video, le genre de trucs qu'on essaye de faire pour Ulysse. On a pas pu encore mettre ca sur le web, c'est toujours la galere pour installer le logiciel qui permet de faire un minimum de montage, mais je retenterai des que j'ai l'occasion, peut etre a Moscou. On a d'autres trucs en stock d'ailleurs, un marche a Athenes et quelques images du voyage Athenes-Thessalonique en train. Coming soon j'espere.)

4 commentaires:

  1. C'est pas gentil de se moquer des noirs

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  2. J'imagine le pti moment de solitude quand même dans le couloir HLM... :)

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  3. "les vieilles Lada pullulent, les gens mangent des gros cornichons" en une phrase ca donne bien la couleur locale. C'est toujours un plaisir de lire vos articles! Nostrovia!

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